b) La croissance est une condition nécessaire mais non suffisante au développement
b1) La croissance peut favoriser le développement
La croissance est nécessaire au développement: Seule une hausse du PIB permet de dégager les ressources nécessaires a une politique sociale sur la santé, l’éducation et l’amélioration du niveau de vie.
Exemple: pendant les 30 Glorieuses, la forte croissance (diversification de la production et de la consommation) a permis le financement d’un système de Sécurité Sociale ainsi que le financement de l’éducation.
La croissance apparaît comment une condition nécessaire au développement pour diverses raisons.
Si le PIB en volume s’accroît, l’augmentation des richesses produites, c’est-à-dire l’augmentation de la VA, va se répartir entre ces trois bénéficiaires, ce qui va favoriser le développement :

- La croissance permet une augmentation du niveau de vie : la croissance améliore le pouvoir d’achat des ménages. Ces derniers vont pouvoir consommer plus (satisfaction de leurs besoins primaires[1]), d’où une amélioration de leur bien-être. Mais l’élévation du niveau de vie entraîne également une modification de la structure de leur consommation, vers la satisfaction de besoins secondaires[2], comme dépenses de loisirs, biens culturels, éducation, santé (évolution des mentalités). Ceci se traduit par une évolution de l’IDH, notamment dans une augmentation de l’espérance de vie et de l’instruction.
- La croissance permet également d’accroître les ressources des entreprises, ressources nécessaires pour financer leurs investissements et leurs innovations. Elles peuvent proposer de nouveaux produits[3], modifier leur système de production (industrialisation), ce qui entraîne certaines modifications structurelles (salarisation).
- La croissance permet également un accroissement des ressources de l’Etat, qui permet une intervention positive de celui-ci pour le développement : l’Etat a ainsi des ressources suffisantes pour financer les investissements publics en matière d’éducation, de santé et d’infrastructures nécessaires à l’amélioration du bien-être de la population et au développement. L’Etat pourra également mettre en place une politique sociale[4], qui vise notamment à réduire les inégalités entre les individus.
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[1] Besoins dont la satisfaction est considérée comme nécessaire à la survie (alimentation, protection contre le froid…).
[2] Besoins qui apparaissent une fois les premiers satisfaits et qui sont plus divers. Ces besoins varient selon les sociétés, leur niveau de développement…
[3] Un certain nombre de changements techniques, d’innovation ont amélioré considérablement le niveau de vie des individus (électricité : lumière + moteur électrique ont eu des conséquences sur la vie quotidienne et sur la production – plus facile- ; électroménager a permis d’éliminer les gaspillages ou gain de temps ; plomberie a permis la diffusion de l’eau courante ; invention d’antibiotiques…)
[4] Ensemble de mesures prises dans le domaine des revenus, de la protection sociale et de l’emploi.
a) Qu’est-ce que le changement social ?
Changement social = transformation durable (pas éphémère) de l’organisation sociale (de la hiérarchie sociale) et de la culture (normes, valeurs, pratiques sociales) d’une société. Le changement social a donc une dimension plus sociologique que le développement.
Au XX° s, dans les PDEM, le changement social se traduit par:
- transformation de la stratification sociale (PCS)
- urbanisation
- transformation des valeurs religieuses
- émancipation des femmes
A ne pas confondre avec évolution sociale: transformation que connaît une société à l’échelle de plusieurs générations. Le changement social est aussi délimité à une ère géographique plus restreinte.
b) De profondes évolutions démographiques, sociales, culturelles et politiques.
-Le changement c’est d’abord un changement de régime démographique. La transition démographique a fait passer les pays développés d’un régime démographique naturel au régime démographique actuel (faibles taux de mortalité & de natalité). La plupart des PED n’ont pas connu cette transition. Cette forme de changement social a été permise par les progrès de la médecine & un changement des mentalités en matière de fécondité.
– Le changement social c’est aussi un changement dans l’organisation sociale :
Tertiarisation (conséquence : hausse des niveaux de qualification car il y a de + en + d’actifs travaillant dans les professions intermédiaires).
Hausse des qualifications, donc mobilité sociale ascendante
Féminisation de la population active.
La hausse de la production entraîne un changement de la structure de la production qui entraîne à son tour un changement dans la structure sociale.
-Enfin le changement social, ce sont des changements culturels et politiques. Il existe d’une multitude de facteurs pouvant expliquer le changement social. On distingue 3 modèles théoriques :
- Weber : paradigme de la naissance du Capitalisme
http://www.revue-interrogations.org/article.php?article=34
- Tocqueville : paradigme de la Démocratie
http://tocqueville.ifrance.com/pensees/democratie1.html
- Marx : paradigme des conflits de classe

a) Définition et mesure
La croissance est l’augmentation à long terme de la production de biens et services.
Elle se mesure par l’augmentation du PIB en volume.
le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches d’activité, augmentée des impôts moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches d’activité) .
http://www.statapprendre.education.fr/insee/croissance/default.htm
Document 1 : Le PIB français
PIB français et évolution des prix |
INSEE Comptes nationaux |
| 2008 | 2009 |
PIB en milliards d'euros courants | 1 948,5 | 1 907,1 |
Indice des prix base 100 en 2000 | 118,7 | 119,3 |
PIB en volume milliards d'euros de 2000 | 1 641,7 | 1 598,6 |
Document 2 : Evolution du PIB en France en 2010
INSEE, 2010. Comptes nationaux trimestriels - Résultats détaillés du 1er trimestre 2010 |
Début 2010, le PIB ralentit (+0,1 % après +0,6 %), tandis que le pouvoir d’achat des ménages demeure étale (-0,1 % après 0,0 %) |
Au premier trimestre 2010, le PIB en volume* augmente de 0,1 %, après une progression de 0,6 % au quatrième trimestre 2009.
La demande intérieure finale (hors stocks) contribue négativement à la croissance du PIB ce trimestre (-0,2 point après +0,5 point au quatrième trimestre 2009), du fait de la contraction de la formation brute de capital fixe totale (-0,9 % après -1,1 %), alors que les dépenses de consommation des ménages sont stables (+0,0 % après +1,0 %).
Les exportations croissent (+4,1 % après +0,8 %) plus vivement que les importations (+2,1 % après +2,8 %), si bien que le solde du commerce extérieur contribue positivement à l’évolution du PIB (+0,4 point après -0,6 point).
Les variations de stocks des entreprises contribuent pour -0,2 point à la croissance du PIB (après +0,6 point au trimestre précédent).
|
L’estimation de la croissance est inchangée au premier trimestre |
Sur le premier trimestre 2010, l’estimation de la croissance du PIB est inchangée par rapport à la précédente publication. Elle est en revanche légèrement révisée à la hausse au quatrième trimestre 2009, à +0,6 % au lieu de +0,5 %. Les révisions intègrent notamment celles des indices de production industrielle, ainsi que celles de la balance des paiements sur les flux d’échanges extérieurs de services. |
Équilibre Emploi – Ressources:
PIB = Consommation Finale des Ménages + FBCF + (Exportations – Importations) +/- Variations de Stock
Le PIB ne doit pas être confondu avec le PIB / h (que l’on utilise parfois comme indicateur de croissance, mais qui prend en compte la démographie).
Document 3 : Comparaison des PIB et PIB /h
Economies | PIB
GDP (current US $) (millions) 2006
| Nombre d'Habitants
(millions) 2006 | PIB/Habitant |
Chine | 2644.7 | 1311.8 | 2,01 |
France | 2248.1 | 61.3 | 36,67 |
Allemagne | 2896.9 | 82.4 | 35,15 |
Royaume-Uni | 2377.0 | 60.6 | 39,22 |
Etats-Unis | 13163.9 | 299.4 | 43,96 |
UEM ou Zone Euro | 10636.4 | 316.7 | 33,58 |
Monde | 48461.9 | 6538.1 | 7,41 |
Le PIB/habitant, c’est-à-dire le revenu moyen par habitant mesure le niveau de vie.
Expansion: phase d’augmentation du PIB de court terme
Dépression: baisse du PIB à long terme
Récession: faible taux de croissance ou baisse du PIB de court terme
Crise: retournement du cycle = passage d’une période de croissance à une période de dépression, voire récession.
Les limites du PIB
On peut mettre en évidence trois grandes limites du PIB en tant qu’indicateur de croissance :
->Des difficultés de comparaison entre les pays
Lorsque l’on compare les PIB entre différents pays on se retrouve confronté à deux difficultés :
- Tout d’abord les deux PIB ne sont pas exprimés dans la même devise et il faut donc tenir compte du taux de change entre les deux devises afin de pouvoir faire la comparaison.
- Ensuite au-delà du taux de change, le niveau des prix n’est pas le même dans les deux pays ce qui veut dire que même pour deux pays qui ont le même monnaie la comparaison est biaisée car le pouvoir d’achat de la monnaie n’est pas le même dans chacun des pays du fait de la différence des prix.
Pour tenir compte de cela on calcule le PIB en parité de pouvoir d’achat (PPA) en corrigeant la donnée en utilisant un taux de change fictif qui permet de rendre équivalent le prix des marchandises dans les pays que l’on veut comparer.
Document 4 : Comparaison des PIB en 2009

Le PIB ne comptabilise pas toutes les activités productives
- Le PIB ne comptabilise qu’une partie de la production non marchande
- Le PIB ne comptabilise pas la production domestique (bénévolat, activité domestique)
- Le PIB ne comptabilise pas la production issue de l’économie sous-terraine (économie informelle : illégale et/ou non déclarée). Il existe des estimations.
Il est à noter que dans certaines économies (Afrique, Amérique latine, pays de l’Est) ces différentes activités productives prennent de l’importance et leur non prise en compte par le PIB vient sous estimer la richesse créée dans l’économie concernée.
Le PIB ne tient pas compte des externalités qu’elles soient négatives ou positive
Ainsi le PIB va comptabiliser positivement des activités qui sont destructrice de ressources naturelles, voire même ajouter à cela la richesse créée pour réparer les dégâts occasionnés par cette activité.
A l’inverse le PIB ne comptabilise pas les externalités positives.
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